4 GJ passaient en procès suite à la manifestation du 22 juin 2019 à Marseille. Ils étaient poursuivis pour dégradation (feu de poubelle), violence sur les forces de l’ordre, participation à manifestation interdite, refus d’ADN (et d’empreintes pour l’un d’entre eux). Après avoir fait 10 jours de préventive en juillet (pour 3 d’entre eux) pour avoir refusé la comparution immédiate, ils ont été libérés suite à une demande de mise en liberté.
Le rassemblement a réuni une cinquantaine de personnes de Marseille, du Gard, de Toulouse et de Rennes. Une banderole a été accorchée devant le palais de justice de Marseille et des GJ étaient présents à l’intérieur du tribunal. Après avoir attendu de 14h (heure de convocation) à 19h, le procès a débuté et duré jusqu’à 23h. Les avocats ont défendu la nullité de la GAV et des interpellations (beaucoup de pièces avaient disparu). La nullité a été acceptée mais les policiers se portaient partie civile, ainsi 3 des 4 ont été poursuivis pour violence à agents.
2 d’entre eux ont été relaxés, un a été condamné à 6 mois de sursis et 500 euros de dommages et intérêts et le dernier à 12 mois avec sursis et 1000 euros de dommages et intérêts.
Nous pouvons tirer plusieurs enseignement de ce procès. L’importance de ne rien déclarer lors des GAV a été largement démontrée. Le refus de la comparution immédiate a permis de préparer correctement la défense et de manger moins (même si 3 d’entre eux on fait 10 jours de prison préventive). La préparation des dossiers collectivement et la rencontre avec des avocats a permis une libération lors de la détention provisoire et a certainement permis que les personnes accusées soient relaxées ou qu’elles ne prennent pas de prison ferme. Cependant, la prison avec sursis reste une condamnation lourde pour 2 des GJ jugés.
Nous nous posons la question du paiement des dommages et intérêts. En effet, il semble que les policiers utilisent régulièrement le fait de se porter partie civile pour compléter leur salaire par cette prime « dommages et intérêts ». Ne pourrait-on pas refuser collectivement le paiement de cette « prime » à la répression ?