Alès : comédie policière en 5 actes

Ou la nouveauté des contraventions sans contrôle d’identité

Cinq habitants d’Alès, dans le Gard, passent au tribunal de police le 13/12 pour contester une contravention pour « rassemblement interdit sur la voie publique », sans n’avoir jamais subi de contrôle d’identité. Leur dossier est vide. L’arsenal déployé pour réprimer toute contestation n’en finit pas de nous surprendre.

Non content de réprimer à tout-va, le gouvernement utilise le droit comme bon lui semble. Avec la crise de la Covid-19, une fois encore, de nouveaux pouvoirs sont donnés aux forces de l’ordre, cette fois pour faire régner l’état d’urgence sanitaire. Au mépris des libertés, du droit de manifester, toutes sortes de méthodes ont été utilisées pour punir ceux jugés perturbateurs du bon fonctionnement de leur gestion de crise. Comme mentionné à la page 13 du rapport d’Amnesty International de 2020 « Arrêté·e·s pour avoir manifesté :la loi comme arme de répression des manifestant·e·s pacifiques en France », dans plusieurs villes de France comme Brest, Yonne, Foix, Millau, Thonon les Bains, des contraventions ont été effectuées sans aucun contrôle d’identité et envoyées directement aux personnes verbalisées.

Alès est le théâtre d’une « tragi-comédie » bien représentative de ce pouvoir donné aux forces de l’ordre par l’Etat.

Acte I : le contrôle fictif

Cinq habitants du bassin alésien reçoivent des contraventions de 135 € pour « rassemblement interdit sur la voie publique dans une circonscription territoriale où l’état d’urgence est déclaré », sans n’avoir jamais subi de contrôle d’identité ni le jour dit, ni au lieu-dit, en l’occurrence devant l’hôpital d’Alès le 04 juin 2020. Le budget de la production ne permettant certainement pas de dépêcher les meilleurs acteurs, à savoir les forces de l’ordre.

Acte II : le dossier

Deux contestations sont envoyées et refusées, les protagonistes demandent donc à être jugés auprès du tribunal de police. Deux d’entre eux sont convoqués le 11 octobre 2021. Après consultation de leur dossier, leur avocat constate qu’aucune preuve de contrôle de leur identité n’est apportée. Ni photos, ni vidéos, ni témoignages, ne figurent dans ces dossiers. Aucune précision n’est donnée sur la façon dont les identités ont été relevées.

Acte III : le tribunal

Les deux acteurs de cette comédie, se retrouvent dans le décor de la salle d’audience pour jouer une scène dont l’ironie dépasse toute réalité. En effet, ils sont pris dans une parodie de justice bien rodée qui se joue dans les tribunaux de police, le commissaire ayant le rôle de procureur. Sachant que les procès-verbaux ne sont pas suffisants, ce dernier demande un report de l’audience pour complément d’information. La décision du juge d’une nouvelle convocation au 13/12 clôt cette scène sur une touche humoristique qui n’aura échappé à personne.

Acte IV : le délire

L’avocat reçoit le complément d’information rédigé par le commandant qui a dressé les procès-verbaux. Ce serait la scène la plus hilarante de cette comédie si elle n’était pas inquiétante. Les détails croustillants ne peuvent être divulgués avant le procès mais lorsqu’ils pourront être rendus publics, ils ne manqueront pas de corroborer l’idée que la police peut sciemment mentir afin de justifier ses actes. Une chose est sûre, elle ne se dédit jamais, quitte à s’empêtrer dans le ridicule…

Acte V : Le 13/12

Cet acte n’est pas encore écrit puisqu’il se jouera lors du procès de ces quatre personnes au centre d’une comédie bien malgré eux.

Nous nous interrogeons sur ce nouveau pouvoir qu’auraient les forces de l’ordre de verbaliser des personnes sans même avoir vérifié leur identité, simplement parce qu’ils l’ont décidé, mais aussi capables d’écrire des inepties alors qu’ils sont assermentés. Certes, ce procédé n’est pas nouveau. Il a été bien rodé depuis des années dans les quartiers populaires, où la répression et la violence policière s’exercent quotidiennement. Où les condamnations se décident dans des procès révélant le véritable rôle de la justice, défenseur de l’État et des intérêts de la classe dominante face aux classes sociales défavorisées, jugées dangereuses car potentiellement révoltées et donc réprimées. Nous constatons une fois de plus avec cette affaire, que les luttes et mouvements sociaux font peur aux gouvernements, à leurs sbires et aux capitalistes. Peur de perdre leur pouvoir, peur de perdre leurs privilèges, peur d’un soulèvement massif qui ébranlerait leur monde basé sur l’exploitation d’une classe par une autre.

Pour qu’une telle chose n’arrive pas, leurs outils répressifs sont bien rodés : policiers, judiciaires et financiers. La répression subie par le mouvement des gilets jaunes en fut un triste exemple. Combien de manifestants gazés, mutilés, tabassés ? Combien d’emprisonnés ? Combien d’amendes, d’ordonnances pénales à l’encontre de personnes déjà acculées financièrement ? Parce qu’elles ont eu le courage de se lever, de dire stop à un système qui profite toujours aux mêmes ! Les pleins pouvoirs sont donnés aux policiers, qui peuvent inventer les histoires les plus rocambolesques pour se justifier. L’État veut nous acculer pour nous faire taire ! Mais il ne fait que renforcer l’idée que les luttes pour la justice sociale et la liberté sont plus que jamais nécessaires.

 

Rassemblement et conférence de presse

le 13 /12 à 8h30 devant le tribunal d’Alès.

 

NOUVEAU NUMERO DEFCOL

ATTENTION changement de numéro de téléphone Defcol GJ Cévenes Garrigues !

Notez bien le nouveau : 07.54.57.94.22

Le téléphone sera allumé demain pour la legalteam de la défense collective. Que ce soit sur Nîmes, Alès ou Montpellier, n’hésitez pas à appeler en cas d’arrestation.

Journée du 12/09 et défense collective

Alès :

Les Mages :

Lunel :

Nîmes:

Remoulins :

A l’approche du #12septembre, n’oublie pas de préparer ton dossier de garantie de représentation avant de partir.

Pense à le remettre à une personne de confiance et qui ne se déplace pas ce jour-là (et qui a le contact de la défense collective ou de tout autre legal team). Tu peux aussi envoyer ton dossier directement à la Défense collective (defcolgj@riseup.net).

La ligne de la legalteam DC sera ouverte toute la journée : 07.54.57.94.22. N’hésite pas à appeler si ton voisin, ton pote, un autre manifestant… se fait embarquer. Pense à noter le nom de la personne si possible, le lieu de l’arrestation, l’heure, qui l’a arrêté… Attention de ne pas trop en dire sur ce qu’aurait pu faire la personne arrêtée !

Et toujours comme conseils en cas de GAV :

-Crier son nom au moment de l’arrestation

-Ne rien avoir à déclarer quelques soient les pressions (sache que l’immense majorité des cas depuis le début du mouvement GJ, les condamnations se basent uniquement sur les déclarations en Garde-à-vue.

-Demander un avocat et un médecin

-En cas de poursuite, refuser la comparution immédiate (on est jugé à la va-vite sans pouvoir se préparer), mais attention il faut avoir des garanties de représentation pour éviter la prison préventive.

Plus de conseils ici et .

Bonne journée de lutte, force et courage

La DC

Communiqué Annulation Ordonnances Pénales

Communiqué en PDF

Communiqué en JPG :

LA LUTTE PAIE !

ANNULATION DES ORDONNANCES PÉNALES A 781 EUROS !

Courant octobre 2019, nous avons été nombreux à recevoir des ordonnances pénales nous condamnant à payer 781 euros (dont 31 euros de frais de justice) après jugement pour participation à une manifestation interdite, les 15 juin et 22 juillet 2019 (voir https://defensecollectivegj.noblogs.org/post/2020/08/05/communique-de-presse-ordonnances-penales/).

Dès la réception de ces ordonnances, nous avons décidé de proposer aux personnes concernées de se défendre collectivement face à cette décision de justice (rappel : qu’est-ce que la défense collective ? https://defensecollectivegj.noblogs.org/).

Pour la Justice, seule existe la responsabilité individuelle et il est impossible de faire un recours collectif pour des condamnations, même si ce sont les mêmes ! Et ce n’est pas par hasard : en individualisant les affaires, l’État nous isole, nous rend plus vulnérables, plus fragiles face au rouleau compresseur de sa justice, et rend beaucoup plus compliqué la mise en place de la solidarité en tentant notamment de nous mettre en concurrence les uns face aux autres, en complexifiant les procédures, etc.

Malgré tout, une quarantaine de personnes ont souhaité s’engager dans une défense collective.

Donc, une quarantaine de procédures ouvertes et une quarantaine de dossiers à suivre !

Après prise de contact avec des avocats, et constatation d’un vice de procédure important qui pouvait annuler celles-ci, nous avons formulé un premier recours contre ces ordonnances pénales.

Réponse : un avis de poursuite avant saisie par huissier ! Là encore, sans notification des voies de recours ! Aucune prise en compte des démarches que nous avions engagées, pire encore : certaines personnes ont même reçu un avis de poursuite avant saisie sans avoir reçu la condamnation d’origine !

Nous avons alors mandaté une avocate, seule possibilité légale de faire un recours hiérarchique, et de ce fait, seule possibilité pour nous de faire constater l’irrégularité de ces pratiques, et de faire annuler les ordonnances pénales.

Mais le passage en force a continué et malgré la quarantaine de recours hiérarchiques déposés, le 11 juillet les saisies sur nos comptes ont commencé !

Cela montre bien jusqu’où la Justice, au service de l’État, est prête à aller pour écraser tout mouvement de révolte et de contestation : il faut réprimer à tous les niveaux, y compris financièrement, et peu importe le cadre légal ! Avec la complicité des banques, des personnes se sont vues retirer 781 euros sur leur compte, ne leur laissant rien pour vivre, les mettant à découvert. Là encore, des personnes se sont même vues retirer cette somme importante sans jamais avoir reçu d’ordonnance pénale !!!

Mais nous ne nous sommes pas avoués vaincus, et avons continué à nous battre. Des recours ont été à nouveau formulés contre ces saisies.

Il y a quelques jours, nous avons appris que les ordonnances pénales étaient annulées, sur la base des premiers recours que nous avions formulés, par rapport aux voies de recours manquantes.

Toutes les ordonnances pénales sont annulées, et toutes les personnes qui ont été prélevées vont être remboursées !

Parce que nous n’avons rien lâché et avons refusé, à une quarantaine, de payer ces condamnations sans rien dire, que nous nous sommes groupés et que nous nous sommes battus ensemble, nous avons fini par faire annuler ces ordonnances pour tous, malgré l’acharnement de la Justice.

En plus de faire baisser le montant des frais de procédure, se grouper nous a permis de ne pas se décourager, de ne pas renoncer et de nous soutenir les uns les autres, et cela est fondamental pour ne pas baisser les bras.

Face à l’ennemi, cela nous a aussi permis de montrer une détermination sans faille, solide et plus importante que lorsqu’on reste seul face à la répression : recevoir une quarantaine de recours en peu de temps, cela n’est pas la même chose que recevoir quelques recours épars. Le Tribunal, au bout d’une quinzaine de recours hiérarchiques reçus, s’est affolé, de même, le Trésor Public a arrêté les prélèvements, recevant chaque jour de nouvelles lettres de contestation, grâce notamment à la disponibilité et à la réactivité de l’avocate que nous avions mandatée … et tout cela a fini par payer !

C’est en utilisant les armes de l’ennemi, les armes juridiques que nous avons obtenu l’annulation, mais aussi par nos mobilisations dans la rue. Comme le 05/11/2019 lorsque pendant un rassemblement appelé par les GJ de Nîmes et auquel s’était joint la défense collective, nous avons brûlé nos amendes et nos ordonnances pénales devant la préfecture de Nîmes (voir: https://defensecollectivegj.noblogs.org/post/2019/11/09/cr-rassemblement-du-5-11-contre-les-amendes/).

Les personnes engagées dans la défense collective contre ces ordonnances pénales ont eu chacune des frais d’avocats à payer, pour financer les recours, frais qui ont été négociés à la baisse par la Défense Collective Cévennes Garrigues mais qui restent importants tout de même. Les caisses de solidarité de la défense collective et de l’assemblée de Nîmes vont participer à alléger ces frais, mais il reste possible, notamment pour les personnes qui vont bénéficier de l’annulation des ordonnances pénales, d’aider financièrement en participant aux frais, pour cela, il suffit de prendre contact avec la Défense Collective GJ Cévennes Garrigues par mail : defcolgj@riseup.net .

La Solidarité et la détermination sont des armes !

Ce sont nos armes les plus efficaces face à la répression !

Continuons la lutte, déterminés et solidaires, pour un monde meilleur !

Concert de soutien à la defcol le 22 août

Un concert de solidarité avec la Défense Collective est organisé le samedi 22 août 2020 à partir de midi aux environs de Nîmes (voir l’affiche). La caisse de la défense collective GJ Cévennes Garrigue se vide à grande vitesse. En effet, les frais d’avocats, les mandats à nos camarades enfermés… représentent des dépenses importantes. Venez vous amuser à ce concert … et nous aider à continuer à la solidarité et la lutte !!!

Affiche A3

Tract A4

Flyer A5

Flyer A6

RASSEMBLEMENT DEVANT LA PRISON DE NÎMES MERCREDI 8 JUILLET 2020

Et le soleil n’est toujours pas pour toutes et tous! Non à la misère en héritage ou quand c’est toujours les mêmes qui trinquent ! Non à la fatalité de la prison pour les pauvres, les précaires, les déclassé.e.s, les révolté.s. et les militante.s ! Non à l’enfermement !!

 

Non à l’impunité pour les gouvernants, les riches qui s’engraissent toujours plus de la misère sociale et économique ! Non à l’injustice :

Le capitalisme n’est pas malade, il est la maladie !

La démocratie reste lettre morte tant qu’elle sera vérolée par les politiques de la peur et de la sécurité, des politiques de la loi du marché qui nous privent de nos libertés !

TOUTES CONCERNEES !!

La lutte des classes doit toujours être menée et à commencer par la lutte contre l’enfermement généralisé et banalisé ; par la lutte contre l’entreprise pénitentiaire !!

Quand la justice pénale rime avec acharnement, vengeance et destruction des individus elle signifie répression et arbitraire !!

Non aux quartiers d’isolement, aux quartiers disciplinaires !!

Il n’est pas possible d’améliorer les prisons car elles créent depuis TOUJOURS par leur violence de nouvelles victimes et ne peuvent jamais engendrer la justice civile et la paix sociale.

L’enfermement se banalise : vous êtes un 1/4 de détenu.e.s en préventive, en attente d’un jugement, à être entassé.e.s au mépris de la présomption d’innocence.

Le taux de surpopulation carcérale dépasse souvent les 100 % et que prévoit chaque gouvernement ? Une unique solution : la construction de nouvelles prisons !! Aucune alternative sérieuse à l’incarcération n’a jamais été envisagée !

En effet, 80 % des détenu.e.s pourrait bénéficier, en ont le droit, d’un aménagement des peines, alors il n’y aurait plus de surpopulation carcérale ! Alors ! Pourquoi affecter des milliards à la rénovation de ce qu’ils appellent le parc carcéral ? Et à la construction de nouvelles prisons ?

Et bien pour les remplir !! La prison crée la récidive et les gouvernements successifs anticipent sur une recrudescence prévisionnelle de la délinquance. Il renverse la cause et l’effet ! Ils reconnaissent dans leurs rapports d’experts l’efficacité de l’aménagement des peines mais ne prévoient quasiment que des places de prisons ! Logique schizophrène destructrice des êtres, des êtres humains considérés d’emblée comme des rebuts de la société.

La prison s’est imposée comme unique pseudo solution pénale quand les supplices, les tortures ont été remis en question à la fin du 18ème siècle, d’emblée elle s’est imposée pourtant comme le lieu même de la torture morale, psychologique, matérielle et bien souvent physique.

La prison peut toutes nous toucher sauf celles et ceux immunisées par le fric !

C’est pourquoi nous n’avons pas à choisir, à distinguer entre les victimes des délits et des crimes et celles crées par l’État. La souffrance est la même pour toutes celles et ceux qui sont les proies des politiques de la peur et du profit qui créent la misère et la révolte.

De plus, la justice pénale rime avec exploitation et signifie encore arbitraire : des milliers de détenu.e.s travaillent chaque année sans contrat de travail pour quelques euros de l’heure ! Le travail en prison est une délocalisation à domicile !!

Politique du profit : EADS, Y.ROCHER, BIC, L’OREAL etc ont recours au travail des détenu.e.s.

Politique de la peur : à grand coup médiatique de faits divers sanglants la population est harcelée à adhérer au tout répressif en laissant accroire que des milliers de monstres sanguinaires courent ds les rues. Mais c’est faux ! Il n’y a pas de monstres-nés ; les actes monstrueux sont perpétrés par des personnes malades qu’il faut soigner, des personnes rendues malades, fragilisées par l’abandon des politiques de prévention, par l’abandon à la misère morale et sociale. 0,5 % de la population carcérale soit quelques centaines de détenu.e.s sur environ 70000 le sont pour des crimes odieux.

Oui, 80 % de la population carcérale l’est pour des délits non des crimes. Répétons-le : Plutôt qu’un aménagement des peines leur logique sécuritaire préfère exclure et prétend avec une hypocrisie éhontée, vouloir réinsérer. Un système idiot mais rentable et pourtant meurtrier !

De plus, la justice pénale rime aussi avec aliénation et là aussi elle signifie arbitraire.

Les prisons regorgent de personnes malades, 1/4, 1/3 de détenu.e.s ? Nous ne le savons pas exactement, elles regorgent de celles et ceux qu’elle a rendu malades et qui moins que les autres ne peuvent « tenir » en prison. Et à qui, comme seule réponse à leur désarroi, elle impose encore plus de répression : isolement, camisole chimique, HP. Le taux de suicide en prison est 3 fois plus élevé qu’à l’extérieur !!

La prison est comme le thermomètre de l’état démocratique de nos sociétés. Les politiques tendent à justifier la prison, l’enfermement, la mise sous contrôle de tou.te.s celles et ceux qui n’ont pas de place pour y vivre mais seulement survivre, en leur imposant la survie à l’intérieur des murs !!

Le système pénitentiaire dans la logique du système capitaliste qui l’enfante s’inscrit lui aussi dans la recherche de rentabilité où les charges sont socialisées et les profits privatisés, moyen de régulation sociale, il concerne tous les démunis, les laissées pour compte et toutes celles et ceux qui refusant sa logique mortifère sortent des clous, refusent de ramper, de vivre à genoux !

La prison est aussi déjà dehors : le contrôle social, le racket de la finance, l’autocensure, l’indifférence de celles et ceux que plus rien n’offusquent et bien sûr la peur, en déployant tout l’arsenal de la haine, le ressort du péril des identités, de la crise- en créant ainsi l’insécurité sociale.  En fomentant par le sentiment d’insécurité la libération populiste de la pulsion sécuritaire qui exige des victimes émissaires. MANIPULATION que nous dénonçons pour stopper cette fuite en avant sécuritaire, paravent du système capitaliste qui a besoin de notre caution sans lequel il serait compris pour ce qu’il est, un système qui par essence, crée la misère et l’exclusion sans lesquelles aucun profit n’est jamais possible.

REFUSONS L’ENFERMEMENT ! Recouvrons notre liberté tout en défendant la vôtre, , en inventant des mondes où la cohésion du peuple forte de sa puissance sache dire non au carcéral en disant OUI à la justice socio-économique, en menant avec détermination et solidarité la lutte des classes, seul moyen d’êtres toutes et tous des citoyens, d’être respecté.e.s en notre intégrité.

SOLIDARITE AVEC TOU.TE.S LES DETENU.E.S

ABOLITION DES PRISONS

JUSTICE POUR TOU.TE.S

NOTRE SORT A TOU.TE.S EST EN JEU

La défense Collective Cévennes – Garrigue

Le contrôle judiciaire : une peine à peine déguisée !

Ou pourquoi nous voulons refuser le Contrôle Judiciaire ?

Face à la police, face à la justice, on lâche rien !

Depuis le début du mouvement GJ les contrôles judiciaires sont distribués à la pelle.

Que ce soit parce qu’on est convoqué pour un procès, parce qu’on a refusé la comparution immédiate et qu’on attend la date de report de notre procès ou parce qu’on est dans une instruction, ceux qui ne partent pas en détention provisoire ou n’ont pas eu droit au bracelet électronique ont la plupart du temps un contrôle judiciaire.

Souvent interprété comme une alternative à la détention, le contrôle judiciaire est en réalité une peine de plus déguisée.

Présentée comme une mesure afin d’éviter que la personne commette à nouveau l’infraction et/ou pour garantir sa présence à l’audience, celle-ci correspond bien à une peine infligée avant le jugement.

Car des obligations de pointer, des interdictions de se rendre en ville, en manifs ou de communiquer avec des tiers et autres inculpé-es, sont autant de contraintes qui nous condamnent avant notre procès.

Quid de la présomption d’innocence dans ce cas ?

Ce n’est pas parce qu’une instruction est en cours ou que nous sommes dans l’attente de notre procès que nous sommes coupables !

Alors NON le contrôle judiciaire n’est pas une faveur octroyée par le juge ou le procureur, au contraire ils s’en servent pour nous agiter le spectre carcéral : si vous ne le respectez pas vous irez en prison…

Bien que des taules mortifères soient en construction, les établissements pénitentiaires sont actuellement en surpopulation et l’état ne pourrait nous placer toutes et tous en détention ce pourquoi la justice préfère NOUS IMPOSER UN AUTO-CONTROLE PAR LE CONTROLE JUDICIAIRE !!!

Le Contrôle Judiciaire n’est donc PAS UNE FATALITE car il est possible d’éviter ces multiples peines et d’être ainsi considéré à juste titre comme innocent jusqu’au jugement !

Pour ce faire :

  • Nous disposons de 10 jours pour faire appel.
  • Nous pouvons demander la levée du CJ tous les jours (normalement à chaque changement de situation) mais rien ne limite le délais entre deux demandes !
  • Nous ne sommes pas obligé-es de passer par un avocat, il suffit d’envoyer une lettre au juge d’instruction ou au parquet avec accusé de réception.
  • Le juge ou le parquet a ensuite 5 jours pour répondre par ordonnance motivée.
  • « Faute par le juge d’instruction d’avoir statué dans ce délai, la personne peut saisir directement de sa demande la chambre d’accusation qui, sur les réquisitions écrites et motivées du procureur général, se prononce dans les vingt jours de sa saisine. A défaut, la mainlevée du contrôle judiciaire est acquise de plein droit, sauf si des vérifications concernant la demande de la personne ont été ordonnées. »

Nous conseillons donc de demander SYSTEMATIQUEMENT LA LEVEE TOTALE du contrôle judiciaire.

Et comme il faut y mettre quelques formules on vous propose un modèle :

La solidarité est notre arme !

Refus du contrôle judiciaire et que vive notre liberté!

Modèle (bientôt disponible en format téléchargeable…pour l’instant à vos copiez-collez dans LibreOffice Writer ou autre traitement de texte) :

Nom Prénom

Adresse (Une qui vous permette de recevoir l’accusé de réception…)

Affaire numéro (numéro de dossier de l’affaire)

Madame/Monsieur le juge (préciser d’instruction s’il y a instruction)

Service du greffe

Adresse de la juridiction

A (ville), le (date)

Objet : demande de main-levée / lettre recommandée avec accusé de réception

Madame/Monsieur le juge/le Président.

Je soussigné-e (NOM, Prénom), né-e le (date) à (lieu), domicilié-e (adresse) et agissant en qualité de (partie civile/personne mise en examen/inculpé-e) dans le dossier numéroté (numéro de l’affaire).

Par la présente lettre, je sollicite de votre haute autorité la main-levée de telle, telle et telle mesures (lister toutes les mesures du CJ) pour les raisons suivantes :

  • exemple : je ne peux pas pointer parce que j’ai une vie active, associative, familiale qui me demande beaucoup de temps et d’attention…qui me contraint à me déplacer souvent …

  • exemple : je suis obligé-e de me rendre à tel lieu parce que ma famille y réside et que j’assiste régulièrement un membre vieux, malade…

  • exemple : je suis dans l’obligation de me rendre à telle ville car c’est dans celle-ci que je m’approvisionne en matériel pour mon travail / c’est dans cette ville que je fais mes courses / que mes enfants ont des activités extra-scolaire…

En vous remerciant de l’attention que vous porterez à ma requête, je vous prie d’agréer Madame/Monsieur le juge/le président, mes sincères salutations.

Signature

Appel national 14/3 : quelques conseils

Le temps passe, mais la lutte ne cesse !

On est là et on sera encore là ce samedi à Paris.

Comme on entend chanter bien souvent en manif « Macron nous fait la guerre et sa police aussi », il vaut mieux partir avec quelques conseils en tête…

Voici quelques conseils de la défense collective Cévennes Garrigues avant et après manifestation.

AVANT DE PARTIR :

  •  Assurez vous d’avoir bien préparé vos garanties de représentations actualisées (contrat de
    travail, promesse d’embauche, attestation pôle emploi, domiciliation par facture de moins
    de trois mois ou attestation d’hébergement plus une facture de moins de trois mois au nom
    de celui qui vous héberge, justification de la situation familiale par le livret de famille, pacs,
    acte de mariage, etc…) dans un dossier que vous remettrez dans un lieu accessible à des
    proches prévenu-es qui le remettront à votre avocat-e en cas d’arrestation.
  •  Laissez un double de vos clefs, vos garanties de représentations, le numéro de la défense
    collective et les coordonnées de votre avocat-e à quelqu’un de confiance.
  • Vous pouvez également transmettre votre dossier de garanties par mail à defcolgj@riseup.net . Une copie numérisée est toujours une bonne chose !
  • Ne prenez pas votre téléphone habituel car celui-ci pourrait être utilisé contre vous lors d’une GAV
  • Prenez avec vous le nom de votre avocat en consultant la liste des avocat-es commis-es d’office et/ou participant au collectif anti-répression (bientôt une liste disponible !)

PENDANT LA MANIF :

  •  Si vous assistez à une arrestation, demandez le nom de l’interpellé-e et transmettez le au
    numéro de la défense collective 06 27 67 86 09 ou celui de la coordination anti-répression
    Paris au 07 52 95 71 71 11, et décrivez le contexte, précisez le lieu, l’heure, la violence de
    l’interpellation et si la personne semble blessé-e en prenant le soin de ne pas dire ce
    qu’aurait fait le/la camarade.
  •  N’oubliez pas d’utiliser le conditionnel ou le subjonctif afin de ne pas incriminer vos camarades lors de votre appel car celui-ci est peut être écouté !
  •  Pensez à prévenir vos camarades de ne plus communiquer avec lui/elle via les réseaux
    sociaux ou par tel car les flics pourraient utiliser vos propos à son encontre.
  •  Si vous êtes victime d’une arrestation essayez de prévenir vos proches et/ou en criant votre
    nom en demandant d’appeler les numéros ci-dessus.

EN GAV :

  • Utiliser la formulation « JE N’AI RIEN A DECLARER » permet de ne pas mentir et d’éviter
    de se « charger » en attendant de préparer sa défense. Le plus souvent les flics n’auront que ce que vous voudrez bien leur avouer, leur dossiers sont souvent très minces et les flics comptent essentiellement sur l’effet de la GAV en vous mettant la pression pour vous faire parler. C’est un droit aussi, du coup il faut pas avoir peur qu’on nous accuse d’avoir rien déclaré pendant un éventuel procès (alors que oui on peut être accusés d’avoir menti….).
  • Même si on vous présente « des preuves », TENEZ BON, continuer à dire « Je n’ai rien à déclarer » permet de voir si ces « preuves » seraient recevable dans un tribunal.
  • Même si c’est la grève, demandez à voir votre avocat-e ou l’avocat-e commis-e d’office et de consulter un médecin (ça les fait aussi chier et ça change de la cellule).

VOUS SORTEZ DE GAV :

Un petit schéma qui explique bien les différents cas de figure :

Sortie gav
Savoir à quoi s’attendre aide à attendre et tenir bon !!!

 

Si comparution immédiate :
– c’est possible de REFUSER LA COMPARUTION IMMEDIATE pour pouvoir préparer votre défense
collectivement et efficacement contre cette justice d’abatage (d’autant plus si grève des avocats !)
– Appelez les numéros ci dessus (celui de la défense collective ou coordination anti-répression) afin de pouvoir donner de vos nouvelles et prendre celles de nos camarades encore enfermé-es.
– Venez soutenir les camarades qui seront jugé-es en comparution immédiate le lundi, leur
montrer notre présence signifie que lorsqu’une personne est attaquée, c’est l’ensemble du
mouvement qui l’est.