Communiqué Rassemblement devant la prison de Nîmes du 08/07/2020

Mercredi 8 juillet 2020 nous nous sommes retrouvé.e.s à une quarantaine de personnes devant la maison d’arrêt de Nîmes. Nous nous sommes mobilisé.e.s en solidarité de tou.te.s les détenu.e.s pour dénoncer la condition inhumaine de leur détention, à Nîmes comme partout ailleurs.

C’est en chanson, en faisant du bruit près du quartier homme et de celui des femmes que nous avons brisé le silence qui entoure la répression et l’arbitraire carcéral. En rappelant aux détenu.e.s qu’ils et elles ont des droits, que l’administration pénitentiaire bafoue sans cesse en ne respectant pas ses devoirs…En dénonçant ainsi le leurre de la justice pénale et celui de la réinsertion sociale.

La taule crée toujours et encore la récidive et n’enferme que les laissés pour compte de la société et celles et ceux qui subissent et refusent de marcher dans les clous, de la logique du marché, des politiques de la peur et du sécuritaire.  

Nous avons crié : Non à la fatalité, et rappelé que la lutte des classes est toujours à mener et à commencer contre l’enfermement généralisé et banalisé.

 

SOLIDARITE avec TOU.TE.S les détenu.e.s, ABOLITION de toutes les prisons !!!

Notre sort à tou.te.s est en jeu !!!

RASSEMBLEMENT DEVANT LA PRISON DE NÎMES MERCREDI 8 JUILLET 2020

Et le soleil n’est toujours pas pour toutes et tous! Non à la misère en héritage ou quand c’est toujours les mêmes qui trinquent ! Non à la fatalité de la prison pour les pauvres, les précaires, les déclassé.e.s, les révolté.s. et les militante.s ! Non à l’enfermement !!

 

Non à l’impunité pour les gouvernants, les riches qui s’engraissent toujours plus de la misère sociale et économique ! Non à l’injustice :

Le capitalisme n’est pas malade, il est la maladie !

La démocratie reste lettre morte tant qu’elle sera vérolée par les politiques de la peur et de la sécurité, des politiques de la loi du marché qui nous privent de nos libertés !

TOUTES CONCERNEES !!

La lutte des classes doit toujours être menée et à commencer par la lutte contre l’enfermement généralisé et banalisé ; par la lutte contre l’entreprise pénitentiaire !!

Quand la justice pénale rime avec acharnement, vengeance et destruction des individus elle signifie répression et arbitraire !!

Non aux quartiers d’isolement, aux quartiers disciplinaires !!

Il n’est pas possible d’améliorer les prisons car elles créent depuis TOUJOURS par leur violence de nouvelles victimes et ne peuvent jamais engendrer la justice civile et la paix sociale.

L’enfermement se banalise : vous êtes un 1/4 de détenu.e.s en préventive, en attente d’un jugement, à être entassé.e.s au mépris de la présomption d’innocence.

Le taux de surpopulation carcérale dépasse souvent les 100 % et que prévoit chaque gouvernement ? Une unique solution : la construction de nouvelles prisons !! Aucune alternative sérieuse à l’incarcération n’a jamais été envisagée !

En effet, 80 % des détenu.e.s pourrait bénéficier, en ont le droit, d’un aménagement des peines, alors il n’y aurait plus de surpopulation carcérale ! Alors ! Pourquoi affecter des milliards à la rénovation de ce qu’ils appellent le parc carcéral ? Et à la construction de nouvelles prisons ?

Et bien pour les remplir !! La prison crée la récidive et les gouvernements successifs anticipent sur une recrudescence prévisionnelle de la délinquance. Il renverse la cause et l’effet ! Ils reconnaissent dans leurs rapports d’experts l’efficacité de l’aménagement des peines mais ne prévoient quasiment que des places de prisons ! Logique schizophrène destructrice des êtres, des êtres humains considérés d’emblée comme des rebuts de la société.

La prison s’est imposée comme unique pseudo solution pénale quand les supplices, les tortures ont été remis en question à la fin du 18ème siècle, d’emblée elle s’est imposée pourtant comme le lieu même de la torture morale, psychologique, matérielle et bien souvent physique.

La prison peut toutes nous toucher sauf celles et ceux immunisées par le fric !

C’est pourquoi nous n’avons pas à choisir, à distinguer entre les victimes des délits et des crimes et celles crées par l’État. La souffrance est la même pour toutes celles et ceux qui sont les proies des politiques de la peur et du profit qui créent la misère et la révolte.

De plus, la justice pénale rime avec exploitation et signifie encore arbitraire : des milliers de détenu.e.s travaillent chaque année sans contrat de travail pour quelques euros de l’heure ! Le travail en prison est une délocalisation à domicile !!

Politique du profit : EADS, Y.ROCHER, BIC, L’OREAL etc ont recours au travail des détenu.e.s.

Politique de la peur : à grand coup médiatique de faits divers sanglants la population est harcelée à adhérer au tout répressif en laissant accroire que des milliers de monstres sanguinaires courent ds les rues. Mais c’est faux ! Il n’y a pas de monstres-nés ; les actes monstrueux sont perpétrés par des personnes malades qu’il faut soigner, des personnes rendues malades, fragilisées par l’abandon des politiques de prévention, par l’abandon à la misère morale et sociale. 0,5 % de la population carcérale soit quelques centaines de détenu.e.s sur environ 70000 le sont pour des crimes odieux.

Oui, 80 % de la population carcérale l’est pour des délits non des crimes. Répétons-le : Plutôt qu’un aménagement des peines leur logique sécuritaire préfère exclure et prétend avec une hypocrisie éhontée, vouloir réinsérer. Un système idiot mais rentable et pourtant meurtrier !

De plus, la justice pénale rime aussi avec aliénation et là aussi elle signifie arbitraire.

Les prisons regorgent de personnes malades, 1/4, 1/3 de détenu.e.s ? Nous ne le savons pas exactement, elles regorgent de celles et ceux qu’elle a rendu malades et qui moins que les autres ne peuvent « tenir » en prison. Et à qui, comme seule réponse à leur désarroi, elle impose encore plus de répression : isolement, camisole chimique, HP. Le taux de suicide en prison est 3 fois plus élevé qu’à l’extérieur !!

La prison est comme le thermomètre de l’état démocratique de nos sociétés. Les politiques tendent à justifier la prison, l’enfermement, la mise sous contrôle de tou.te.s celles et ceux qui n’ont pas de place pour y vivre mais seulement survivre, en leur imposant la survie à l’intérieur des murs !!

Le système pénitentiaire dans la logique du système capitaliste qui l’enfante s’inscrit lui aussi dans la recherche de rentabilité où les charges sont socialisées et les profits privatisés, moyen de régulation sociale, il concerne tous les démunis, les laissées pour compte et toutes celles et ceux qui refusant sa logique mortifère sortent des clous, refusent de ramper, de vivre à genoux !

La prison est aussi déjà dehors : le contrôle social, le racket de la finance, l’autocensure, l’indifférence de celles et ceux que plus rien n’offusquent et bien sûr la peur, en déployant tout l’arsenal de la haine, le ressort du péril des identités, de la crise- en créant ainsi l’insécurité sociale.  En fomentant par le sentiment d’insécurité la libération populiste de la pulsion sécuritaire qui exige des victimes émissaires. MANIPULATION que nous dénonçons pour stopper cette fuite en avant sécuritaire, paravent du système capitaliste qui a besoin de notre caution sans lequel il serait compris pour ce qu’il est, un système qui par essence, crée la misère et l’exclusion sans lesquelles aucun profit n’est jamais possible.

REFUSONS L’ENFERMEMENT ! Recouvrons notre liberté tout en défendant la vôtre, , en inventant des mondes où la cohésion du peuple forte de sa puissance sache dire non au carcéral en disant OUI à la justice socio-économique, en menant avec détermination et solidarité la lutte des classes, seul moyen d’êtres toutes et tous des citoyens, d’être respecté.e.s en notre intégrité.

SOLIDARITE AVEC TOU.TE.S LES DETENU.E.S

ABOLITION DES PRISONS

JUSTICE POUR TOU.TE.S

NOTRE SORT A TOU.TE.S EST EN JEU

La défense Collective Cévennes – Garrigue

Besoin de soutien – Ecrire aux prisonniers

Un camarade GJ a besoin de soutien. En prison à Villeneuve les Maguelonne, il se sent isolé et manque d’argent.

Nous vous invitons à lui écrire :

Nous vous invitons aussi à suivre le groupe facebook « un petit mot, un sourire « où écrire à nos condamnés » qui recense et publie les numéro d’écrou de prisonniers qui ont donné leur accord.

Si vous souhaitez aider financièrement des prisonniers, le mieux est de nous envoyer de l’argent en précisant l’objectif sur cette cagnotte (d’autres collectifs antirep le font aussi, n’hésitez pas à les soutenir).

Insistons sur le fait que les conditions de détention sont particulièrement dures avec le confinement, l’interdiction des parloirs…

Arrestations suite au rassemblement pour Roland du 26/12

Pour soutenir Roland un GJ de Nîmes qui avait été incarcéré, plusieurs rassemblements ont eu lieu dont un devant le TGI de Nîmes le 26/12. Lors de ce rassemblement, une cinquantaine de personnes ont crié leur révolte face à une justice de classe qui réprime tous ceux qui s’élèvent contre ce système inique. Elles réclamaient la libération immédiate de Roland et dénonçaient la répression policière et judiciaire. Un court article du Midi Libre raconte (à sa façon) les faits.

3 personnes présentes autour de la banderole ont été arrêtées et ont passé 24h en GAV. Libérées, elles sont poursuivies pour « avoir jeté le discrédit sur une décision de justice ». La banderole indiquait « Liberté pour Roland. Justice et police corrompues ». Si l’on peut critiquer le slogan sur le fait que la justice et la police ne sont pas corrompues mais que c’est leur fonctionnement normal – et non exceptionnelle en termes de corruption – qui mène à la répression que l’on vit, la justice y voit une attaque à sa clairvoyance ! La police, c’est le monopole légitime de la violence (comme nous le rappelle assez souvent les procureurs), c’est-à-dire le monopole de la violence par un Etat au service d’une classe sociale, celle des capitalistes. La justice est un autre aspect de l’Etat bourgeois, elle est là pour appliquer les lois et réprimer les révoltés, les plus pauvres, …

Ici, on voit de nouveau cet Etat à travers sa justice et sa police, poursuivre 3 manifestantes solidaires à propos d’un slogan sur une banderole. Si d’aucun croyait encore à la liberté d’expression dans le système capitaliste, ceci constitue tout de même une nouvelle attaque contre la possibilité de contester le capitalisme et l’Etat à son service.

Alors solidarité avec les 3 inculpés, crions haut et fort notre rage contre ce système et son appareil d’Etat, son bras armé et sa justice.

Il n’y a pas de corruption, la répression c’est le fonctionnement normal de la justice de classe et de la police, milice du capital.

Ecrire aux prisonniers, n° d’écrou

De nombreux GJ sont actuellement enfermés dans les geôles de l’Etat. Si jusqu’à présent nous n’avions pas  publié les numéros d’écrou (d’autres le font : Cool Actif 11 vous soutient, Courrierparloirhélicoptère, Un petit mot un sourire. Où écrire à nos condamnés).

A présent nous publions déjà le numéro d’écrou de Roland de Nîmes incarcéré :

Rolland Veuillet, Maison d’arrêt de Nîmes, 131 chemin Haut de Grézan, n° d’écrou 31238.

 

Et celui de Cissou : Nous tenons à saluer la libération de ce camarade GJ.

Cyrille Demontoy, Maison d’arrêt, avenue du Moulin-de-la-Jasse 34753 Villeneuve-les-Maguelone, n° d’écrou 48211.

Recevoir un courrier en prison aide énormément à tenir, à sentir la solidarité et à poursuivre le combat. Ecrivons, résistons, luttons.

Un exemple d’atelier qui pourrait nous aider à écrire aux prisonniers : défense collective Toulouse. Quelques conseils et idées ici.