Voilà une réaction anonyme trouvée sur internet à propos des événements qui ont suivi la manif de mardi 10 décembre à Alès.
????????????***SANS SOLIDARITÉ DANS LA LUTTE, PAS DE VICTOIRE***????????????
11/12/19
C’est avec amertume et colère que nous avons fini la journée de mobilisation d’hier. Découragés et révoltés par ce qui s’est passé en fin de manifestation.
À l’issue de la manifestation, une action de blocage de l’économie était prévue. La nécessité du blocage de l’économie pour peser dans le rapport de force avait été discutée plusieurs fois en AG interprofessionnelle.
Et l’action prévue hier avait été décidée en assemblée des GJ et proposée aux enseignants par les GJ le matin même, qui avaient validé l’idée.
En fin de manifestation, une centaine de personnes sont donc parties en cortège pour rejoindre le lieu de blocage décidé le matin. D’autres y sont allés en voiture. Arrivé au rond point de l’avenue Carnot, le cortège à pied a été contraint par les CRS de remonter vers la gare. Et là une nasse s’est formée. Une partie des manifestants, GJ, enseignants, travailleurs s’est retrouvée encerclée par les CRS et à la merci de leurs humiliations et de leurs insultes.
Tout cela se passait à une dizaine de mètres du barbecue de la CGT cheminots auquel participaient des syndicalistes, des GJ etc.
Un des camarades nassé ayant réussi à s’extraire de la nasse, il est allé prévenir le monde qui était au barbecue, pensant logiquement obtenir de la solidarité de la part de camarades en lutte.
Il n’y a eu que très peu de réactions. Pire encore : certaines personnes qui voulaient venir manifester leur solidarité en ont été empêchées par un responsable syndical qui leur a intimé l’ordre de rester au barbecue.
Diverses personnes, dont des soit-disant GJ, sont allées expliquer aux CRS qu’elles n’avaient rien à voir avec les manifestants nassés.
Une soit-disant GJ a aussi été vue en train d’empêcher des personnes de venir se solidariser. Inqualifiable.
Résultat : un tableau grotesque, scandaleux et désolant dont Macron doit se délecter!
D’un côté du grillage, des manifestants nassés, humiliés et insultés par des robocops 2 fois plus nombreux qu’eux.
De l’autre côté un apéro et des grillades, avec musique à fond. Quelques personnes qui se déplacent de temps en temps pour venir observer en riant l’opération policière????. Quelques personnes qui tentent de venir soutenir les manifestants nassés mais qui en sont empêchés par un responsable syndical et une GJ qui n’hésitent pas à se dissocier, en hurlant, des manifestants nassés.
Et des personnes qui vont expliquer aux chiens de gardes du pouvoir que « eux, ils ne sont pas avec ceux-là! », « qu’ils n’ont rien à voir avec ça! ».
6 interpellations dont deux avec violences et deux placements en GAV, sous les regards complices de personnes qu’on pensait à nos côtés dans la lutte.
Triste spectacle.
Effarant.
L’ensemble des manifestants nassés, GJ, enseignants, travailleurs divers, a eu la même pensée : heureusement qu’on est pas en 1940…frissons dans le dos.
L’amertume et l’effarement étaient grands pour nous tous hier soir.
Que conclure de tout cela?
Où est passée la solidarité de classe, nécessaire à toute victoire contre le pouvoir et le capitalisme?
On ne gagnera pas comme ça.
Sans prise de conscience rapide de certains, on va dans le mur.
Nous réaffirmons notre respect de toutes les personnes en lutte et de toutes les formes de lutte : du petit papy des ronds-points au jeune qui renvoie un pavé en passant par l’ouvrier qui bloque son usine et l’anonyme qui sabote un radar.
Nous réaffirmons aussi notre solidarité vis à vis de tous les camarades qui se heurtent à la répression.
Nous pensons que l’union de tous les travailleurs, les chômeurs, les précaires, de toutes origines est la condition nécessaire à toute victoire, si on ne veut pas se contenter de victoires catégorielles.
Surtout si on se bat pour l’honneur des travailleurs et pour un monde meilleur!
Mais hier, cette union, nous ne l’avons pas vécue.
Espérons que nous verrons des jours meilleurs pour la lutte.